Le projet de loi « pour le plein emploi », examiné cette semaine à l’Assemblée nationale, prévoit la transformation de Pôle emploi en France Travail et conditionne le RSA à une activité de 15h hebdomadaire minimum, sous peine de suspension ou de radiation.
« Le RSA est le seul filet de sécurité permettant de protéger de la très grande pauvreté. Dans un contexte d’inflation persistant, et alors que toutes les associations de l’aide alimentaire sont confrontées à une hausse sans précédent de fréquentation, ce changement de paradigme sur le RSA proposé par le gouvernement est un signal très négatif pour l’avenir du pays et stigmatisant pour les plus précaires », réagit Sébastien Vincini, président du Conseil départemental.
« L’argument du gouvernement selon lequel la sanction serait un outil incitatif pour le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA ne repose sur aucune donnée objective, comme le démontre le député Arthur Delaporte dans sa note de la Fondation Jean Jaurès. C’est une vision purement idéologique.
L’efficacité de la sanction appliquée aux bénéficiaires est une illusion et, au-delà, une fabrique à précarité, une spirale vers l’exclusion.
Ce projet ignore les freins existants au retour à l’emploi pour de nombreux allocataires du RSA, tels que les problèmes de santé, de logement et de maitrise de la langue.
Alors qu’il faut renforcer les moyens d’accompagnement et lutter contre le non-recours aux aides sociales, qui touche 30 % des Français, ce texte ne répond pas aux grands enjeux de l’insertion.
En Haute-Garonne, nous proposons à tous les bénéficiaires du RSA un accompagnement personnalisé vers le retour à l’emploi par un référent individuel. Nous coordonnons le Service public de l’insertion et de l’emploi, qui permet, à travers un réseau de 150 partenaires, de réconcilier les besoins en recrutement des entreprises avec les publics en recherche d’emplois.
Par ailleurs, depuis juillet 2023, le Département participe à l’expérimentation « Territoires Zéro Non Recours » qui nous permettra de lutter activement contre ce phénomène, qui représente une réelle injustice sociale.
Face à ce projet qui s’inscrit dans une logique répressive, je souscris pleinement à la philosophie d’un revenu minimum d’existence qui permettrait d’assurer des conditions de vie décentes, préalables à tout parcours d’insertion », conclut le président du Conseil départemental.