Jeudi 12 décembre, les élus départementaux réunis en session se sont exprimés sur la situation de Latécoère, qui a fait l’objet d’une offre publique d’achat (OPA) du fonds d’investissement nord-américain Searchlight.

Depuis début décembre, ce fonds d’investissement détient 62,76% du capital de Latécoère et pourrait d’ici le 20 décembre accéder à 90% du capital. En effet, le fonds Searchlight dispose d’un délai de dix jours avant la clôture de l’OPA, durant lequel les autres actionnaires peuvent encore apporter leurs titres.

Les élus départementaux s’inquiètent du “pillage technologique évident, via l’accaparation de brevets” notamment concernant la technologie Lifi. Cette nouvelle technologie de transmission des données via la lumière, développée par Latécoère, est expérimentée par Air France depuis octobre 2019.

C’est pourquoi le Conseil départemental, très attentif à l’évolution de la situation, demande à l’Etat qui détient 10% du capital, d’assumer le plus rapidement possible ses responsabilités et de tout mettre en œuvre pour que cette entreprise emblématique de l’industrie aéronautique française inscrive son avenir dans un projet industriel préservant la souveraineté, le savoir-faire et l’emploi sur le territoire concerné.

“Latécoère représente un fleuron de l’industrie française, qui emploie 5 000 personnes à travers le monde. La logique monopolistique du fonds américain Searchlight est alarmante pour l’avenir de cette entreprise qui participe grandement au dynamisme économique de notre territoire. Encore une fois, nous constatons les dérives de l’économie néo-libérale guidée par le profit et le rendement immédiat” déclare le président du Conseil départemental Georges Méric.

“L’entreprise Latécoère est un site économique historique implanté au cœur de Toulouse. Elle est un acteur majeur du secteur aéronautique, qui fait la force et la richesse de notre territoire. C’est la raison pour laquelle il est de notre devoir de rester vigilant sur sa gouvernance et d’appeler l’Etat à se mobiliser pour préserver la souveraineté du patrimoine industriel français” souligne Jean-Jacques Mirassou, conseiller départemental du canton Toulouse 9.