« Lors de son allocution de ce soir, le Président de la République a insisté sur l’évolution préoccupante de l’épidémie de Covid-19, sur la dangerosité du virus et ses répercussions inquiétantes sur le fonctionnement des services hospitaliers. Il a notamment annoncé la mise en œuvre d’un couvre-feu, d’une durée minimum de 4 semaines sur la métropole toulousaine.
A nouveau, j’appelle l’ensemble des Haut-Garonnais et des Haut-Garonnaises à la plus grande prudence et au strict respect des gestes barrières et des mesures préconisées sur notre métropole classée en zone d’alerte maximale, afin de freiner la propagation du virus et de protéger les plus fragiles d’entre nous.
Dans un même temps, j’alerte l’Etat sur la situation du personnel médical et médico-social, qui fait face à l’urgence sanitaire dans des conditions de travail dégradées. Nous attendons des mesures fortes vers ces professionnels qui sont en première ligne. Il y a urgence à augmenter les effectifs et les investissements dans l’hôpital public.
Une stratégie de dépistage massif et d’isolement des personnes contaminées doit être déployée pour permettre de couper les chaines de transmission du virus.
Plus que jamais, cette crise sanitaire a des répercussions économiques et sociales dramatiques sur notre territoire, pour les plus vulnérables d’entre nous et notamment les jeunes. Les annonces du Président de la République concernant les bénéficiaires du RSA et des APL ne sont pas au niveau des enjeux. Le Département de la Haute-Garonne a décidé de maintenir et de renforcer les dispositifs exceptionnels mis en œuvre au plus fort de la crise pour répondre à l’urgence sociale.
Les bons solidaires, créés en avril à destination des foyers les plus précaires pour effectuer leus achats de première nécessité, ont permis de soutenir à ce jour plus de 38 000 familles. Nous avons décidé de les pérenniser.
Plus globalement, cette crise démontre la nécessité de repenser notre système de solidarité devenu obsolète au regard des nouvelles formes de précarité. C’est la raison pour laquelle nous continuons de croire dans l’expérimentation d’un revenu de base, avec 18 autres Départements de gauche, pour lequel nous n’attendons plus que le feu vert du gouvernement.
Nous serons également mobilisés auprès des acteurs de l’activité locale, particulièrement les cafetiers, déjà fermés à Toulouse et son agglomération, et les restaurateurs, dont l’activité va être fortement réduite.
Les secteurs du tourisme, de la culture et de l’évenementiel, déjà fortement affaiblis par la crise, vont être, eux aussi, pleinement impactés par les nécessaires mesures de restriction sanitaire, notamment sur le territoire de Toulouse Métropole.
Près de 800 personnes ont déjà été soutenues par le Fonds de précarité de 3,5 M€ créé par le Département, destiné à accompagner les personnes ayant subi une perte de revenus professionnels du fait de la crise. Nous mobiliserons à nouveau ce dispositif d’urgence.
Par ailleurs, le Conseil départemental a créé des fonds exceptionnels de soutien aux acteurs culturels et touristiques, de 3 M€ chacun qui seront reconduits.
Au-delà de l’engagement du département de la Haute-Garonne, je demande à l’Etat de prendre pleinement ses responsabilités, en lien avec les collectivités locales qui oeuvrent au plus près du terrain, pour accompagner sur chaque territoire les acteurs fragilisés et apporter des réponses concrètes nécessaires pour soutenir les entreprises et préserver l’emploi local. »