Lors d’une rencontre sur site, le 12 février dernier, les acteurs locaux et le personnel de la station de Luchon-Superbagnères ont alerté le président du Syndicat mixte Haute-Garonne Montagne, Georges Méric, sur la situation économique catastrophique que traversent la station et la vallée du Luchonnais. Le manque de neige, alarmant, n’a pas permis l’ouverture du domaine pendant les vacances de fin d’année, ni même pendant les vacances d’hiver. Ces dernières représentent pourtant 60 % du chiffre d’affaires de la station.

Face à cette situation de crise, le président du Syndicat mixte Haute-Garonne Montagne a pris la décision, sur proposition des équipes techniques, en dernier recours et en urgence, de transporter de la neige du haut vers le bas de la station pour permettre le fonctionnement des espaces dédiés aux débutants et aux écoles de ski en toute sécurité. L’utilisation d’un hélicoptère s’est avéré le seul moyen technique possible, au vu des contraintes de dénivelé comme de délais. Cette opération a consisté en deux vols d’1h30.

« Cette action vise à sauvegarder en urgence une cinquantaine d’emplois directs et plusieurs centaines d’emplois indirects sur un territoire déjà fortement impacté par la fracture territoriale. D’autant que ces emplois saisonniers sont déjà fortement précarisés par la réforme de l’assurance chômage conduite par le gouvernement« , a précisé le président de Haute-Garonne Montagne, Georges Méric.

« Notre rôle d’élus locaux, engagés sur le terrain au quotidien, est de concilier le maintien de l’emploi et de l’activité dans les zones rurales et de montagne, avec la nécessaire préservation de l’environnement. Cet objectif, le syndicat mixte Haute-Garonne Montagne le concrétise en engageant une stratégie « 4 saisons ». Ce repositionnement permettra aux stations de s’adapter au réchauffement climatique tout en maintenant une activité économique pour les années à venir, dans le respect de l’environnement. Cette stratégie de diversification nécessite cependant un délai de plusieurs années pour être opérationnelle, durant lesquelles les stations de ski doivent pouvoir continuer de fonctionner pour assurer leur viabilité économique.

Je comprends les réactions négatives qu’a pu susciter l’image d’un hélicoptère transportant de la neige depuis le haut de la station jusqu’à la piste dite « baby ». Je le comprends d’autant mieux que le Conseil départemental de la Haute-Garonne est engagé depuis 4 ans dans une politique de préservation de l’environnement et de transition écologique ambitieuse et volontariste, à travers un plan réalisé de 150 M€ d’investissements pour 41 actions.

Je veux réaffirmer qu’il s’agit d’une intervention absolument exceptionnelle, engagée en dernier recours, et qui n’a pas vocation à se reproduire. L’objectif étant de permettre le fonctionnement des écoles de ski et des espaces débutants de la station de Luchon-Superbagnères, déjà mise en difficulté par l’ouverture très tardive de son domaine, jusqu’à la fin des vacances de février« , a conclu le président de Haute-Garonne Montagne, Georges Méric.


En février 2015, la Cour des comptes faisait un constat sans appel sur la situation économique alarmante de l’ensemble des stations de montagne pyrénéennes, pointant un risque de fermeture et de pertes d’emplois directs et indirects, avec une mise en péril de l’économie locale. C’est pourquoi, en 2018, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a décidé de reprendre la gestion des trois stations de ski haut-garonnaises – Luchon-Superbagnères, Le Mourtis et Bourg d’Oueil – confrontées à de graves difficultés économiques et financières. Le nouveau syndicat mixte Haute-Garonne Montagne a ainsi été créé afin de mobiliser les investissements nécessaires pour assurer la pérennité économique des stations, confrontées à un enneigement de plus en plus aléatoire. Le Syndicat mixte Haute-Garonne Montagne a engagé un plan d’investissements de 25 M€ sur 5 ans, qui vise à déployer une stratégie « 4 saisons » afin de diversifier l’activité des stations et sortir du « tout ski ».