Sébastien Vincini et Sébastien Albouy :
« La politique agricole et notre souveraineté alimentaire doivent être repensées en partant de l’assiette ».
Jeudi 7 mars, Sébastien Vincini, président du Conseil départemental et SébastienAlbouy, président de la Chambre d’agriculture, ont signé une nouvelle convention departenariat jusqu’en 2025, pour mieux répondre aux attentes des agricultrices et desagriculteurs sur le terrain et favoriser une agriculture humaine, durable et résiliente sur le territoire.
Cette convention vient renforcer les liens entre les deux structures pour mener des actions autour de trois axes : la transition des pratiques (protection des sols, gestion dela ressource en eau, biodiversité, agriculture de montagne, bien-être animal et élevage,le foncier, les déchets agricoles, les compensations agricoles et environnementales),l’accompagnement humain avec notamment la gratuité de la PAC et la promotion des produits locaux à travers les filières locales de qualité et l’agrotourisme.
Ce travail conjoint bénéficie directement aux agriculteurs car il permet d’avoir une meilleure coordination des conseillers sur le terrain et sur les différents sujets.
> Déclaration de Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de laHaute-Garonne.
« La signature de la convention entre le Conseil départemental de la Haute-Garonne et laChambre d’agriculture intervient dans un contexte particulier de crise agricole et c’est une crise existentielle. Le modèle agricole actuel, basé sur le productivisme et l’agro business, est à bout de souffle. Les agriculteurs n’ont plus accès à une juste rémunération de leur travail et les conséquences sur l’environnement et le climat sont graves.
Cette nouvelle convention concrétise notre engagement commun auprès des agriculteurs de la Haute-Garonne. Il faut susciter des vocations car il n’y aura pas d’agriculture sans agriculteur et l’agriculture a besoin d’un cap pour redonner du sens au métier.
Nous n’exerçons pas la compétence agricole comme la Région mais nous consacrons2,5 M€ à l’agriculture dans notre budget. Avec le président de la Chambre d’agriculture,nous partageons la même conviction : la politique agricole et notre souveraineté alimentaire doivent être repensées en partant « de l’assiette ».
Consommer et produire en local est un des axes de développement. Avec la Chambre d’agriculture, nous sommes aux côtés des agriculteurs pour aller plus loin dans notrepolitique de circuits courts et de qualité alimentaire. Notre plan “100 % local, fait-maisonet bio” devient une réalité dans 12 de nos collèges cette année et la totalité des cantines en 2028. La commande publique est un véritable levier.
Les conseillers agro-environnement du Département et les conseillers agricoles de laChambre d’agriculture accompagnent les agriculteurs dans la proximité, au plus prochede leurs exploitations.
Il n’y a pas d’agriculture sans eau. C’est une question centrale pour le Conseil départemental. La Haute-Garonne est particulièrement impactée par la sécheresse et l’emballement climatique. Je veux sécuriser les usages de la ressource en eau sur le système Garonne. C’est tout le sens des 32 actions en cours de réalisation du Projet de territoire Garon’Amont pour éviter les conflits d’usage.
Enfin, je veux saluer le professionnalisme des agents de la Chambre d’agriculture, organisme professionnel incontournable. Leurs connaissances du terrain nous est précieuse. Je salue également l’investissement et la qualité du travail de nos 27conseillers agro-environnement.
Signer ensemble cette convention va nous amener à travailler encore davantage en synergie, au service de l’agriculture haut-garonnaise confrontée à de nombreux défis » a déclaré Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne.
—
> Déclaration de Sébastien Albouy, président de la Chambre d’agriculture de laHaute-Garonne.
« Nous signons une nouvelle convention qui va plus loin que la précédente, laquelle mettait fin à plus d’une décennie de non coopération, entre la Chambre d’agriculture et le Conseil départemental. Elle concrétise une volonté très forte d’avoir une meilleure coopération entre nos institutions. Nous avons le devoir d’amener le meilleur service et de travailler en coopération dans l’intérêt de notre agriculture et nos territoires.
Dans un contexte où un agriculteur sur deux part en retraite sans être remplacé, nous devons dynamiser les reprises et les installations. Pour remettre de l’activité dans nos territoires ruraux et pouvoir installer massivement des jeunes, nous devons créer de la valeur ajoutée sur les exploitations pour qu’elles deviennent rentables.
Des solutions existent pour diversifier les revenus des exploitations. Pour assurer une place importante aux productions agricoles locales, cela implique de travailler sur l’amont et l’aval des filières pour que le département soit générateur de revenus pour ses agriculteurs.
Afin de soutenir notre agriculture, nous allons recréer des filières locales afin demaitriser notre production de bout en bout. L’engraissement local des animaux,l’optimisation de la logistique et les filières locales de qualité nous permettrons de nousréapproprier nos productions. Nos concitoyens devront être les premiers clients de nosagriculteurs afin d’aller vers le 100 % local.
Enfin, si l’on veut préserver notre agriculture locale, nous devrons avoir une meilleure gestion de l’eau avec un accès à l’irrigation pour tous les agriculteurs. On ne peut pas imaginer l’agriculture de demain sans accès à l’eau.
La signature de cette Convention va nous permettre d’oeuvrer dans le même sens, pour accompagner au mieux les agricultrices et les agriculteurs dans les transitions agricoles et climatiques » a déclaré de son côté Sébastien Albouy, président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne.