Face à l’ampleur du phénomène, avec les coulées de boues violentes connues depuis 2017 et qui risquent de se reproduire au regard du contexte climatique déréglé, le Conseil départemental de la Haute-Garonne se positionne comme une collectivité pionnière en matière de lutte contre l’érosion des sols et pour la conservation des sols agricoles.

L’érosion des sols en Haute-Garonne s’accélère. 150 coulées de boue ont été recensées sur les routes départementales entre 2017 et 2018, suite à des évènements climatiques violents. Si le phénomène est connu depuis des années, l’ampleur, la fréquence et la violence des évènements climatiques en font une véritable préoccupation, tant pour le Département que pour les collectivités locales. Au-delà des coulées sur les routes départementales, de nombreux dégâts sur les réseaux routiers communaux, chez les particuliers ou sur les cours d’eau sont constatés.

De novembre 2018 à avril 2019, le Conseil départemental a mené une concertation sur tout le territoire. Les Maires, Syndicats de rivière, élus cantonaux et agriculteurs du territoire ont été conviés. 22 réunions ont été organisées et plus de 2 400 agriculteurs ont été invités. Des diagnostics ont été réalisés auprès des agriculteurs volontaires à l’issue des réunions.

Le Département mène une stratégie préventive, responsabilisante et partagée par tous les acteurs du territoire avec des actions concrètes, comme : la cartographie des zones “à risque”, le suivi des interventions effectuées, l’anticipation des phénomènes d’érosion des terres en accompagnant les agriculteurs, avec des diagnostics, des préconisations et des suivis réalisés par les conseillers agro-environnement du Conseil départemental.

Pour prévenir les coulées de boues, la plantation de haies est une solution écologique et reconnue pour son efficacité. Ainsi, depuis 1998, le Département accompagne les agriculteurs dans la recomposition et l’aménagement durable de l’espace rural, ainsi que dans des pratiques agroécologiques, en faveur de la protection des sols et des paysages bocagers en les aidant à reconstituer les haies. Il fournit ainsi gratuitement les végétaux et matériel nécessaire à la plantation (paillage plastique et dalles biodégradables, tuteurs, filets de protection), des conseils sur l’implantation et l’entretien, propose des visites techniques personnalisées et des formations à la taille et à l’élagage. La préparation du sol, la plantation et l’entretien de la haie restant à la charge des agriculteurs. 60 exploitants agricoles bénéficient chaque année de cet accompagnement.

La haie est un élément structurant du paysage, permettant la restauration des corridors écologiques, le maintien de la biodiversité grâce à des essences d’arbres propices au retour d’espèces d’oiseaux et d’insectes, la préservation des sols et de la qualité des eaux ainsi que la prévention des risques d’érosion et d’inondation.
En 30 ans, 1 000 km de haies ont ainsi été réimplantées dans la quasi-totalité des cantons du département pour un budget de 2 200 000 €.

“La préservation de l’environnement est au cœur des engagements du Conseil départemental, qui a mobilisé un budget de 150 M€ pour la mise en place d’un Plan d’action 2017-2020, réunissant 41 mesures concrètes pour accompagner la transition écologique.”, souligne Georges Méric, président du Conseil départemental.